Déremboursements à compter du 1er mars 2015

Plusieurs arrêtés publiés au JO le 21 janvier prévoient le déremboursement, à compter du 1er mars 2015, de certaines spécialités telles que : Omacor capsules molles (oméga-3) ainsi que les médicaments anti-arthrosiques à base de glucosamine Dolenio, Flexea, Osaflexan, Structoflex et Voltaflex.

joe_20150121_0013 Déremboursement Omega 3

joe_20150121_0015 Déremboursement Glucosamine

Le décret stipule que « la Commission de la transparence a estimé que les médicaments relevant du présent arrêté présentaient un service médical rendu insuffisant pour un maintien sur la liste des spécialités remboursables aux assurés sociaux. »

Cette décision fait suite aux recommandations négatives émises par la Haute Autorité de Santé (HAS) en 2013. Elle considérait ces anti-arthrosiques comme peu efficaces même s’ils entrainaient peu d’effets secondaires : « leurs effets sur la douleur et la gêne fonctionnelle liées à l’arthrose sont minimes et de pertinence clinique discutable. Ils ne permettent pas de réduire la consommation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). »

A l’heure actuelle, 1,5 millions de personnes ont recours aux Anti-Arthrosiques Symptomatiques d’Action Lente (AASAL)  en France. Ce type de traitement est remboursé à 15% par l’Assurance Maladie, ce qui représente un coût de 22 millions d’euros par an.

L’effet mécanique du déremboursement : une hausse des prix potentielle

« Lors d’un déremboursement, les ventes chutent de 50 à 80 % », explique au Point le professeur Claude Le Pen, économiste à l’université Paris-Dauphine. « Pour faire face à cette baisse, le fabricant augmente son prix. Comme le médicament n’est plus remboursable, sa TVA passe de 2,1 % à 10 %. Et les pharmaciens prennent une marge plus importante. »

Une possible déviance vers des produits plus dangereux

Mais pour soulager les patients les plus défavorisés, les médecins seront sans doute tentés de se tourner vers d’autres médicaments remboursés aux effets indésirables plus conséquents. « Chez des personnes souvent âgées, le transfert vers les anti-inflammatoires non-stéroïdiens, connus pour leurs risques hémorragique, rénal ou cardiovasculaire, ou vers le paracétamol (dont la toxicité hépatique est réelle), est potentiellement dangereux », alerte le professeur Bernard Bégaud, pharmaco-épidémiologiste à l’université de Bordeaux.

En France, 10 millions de personnes sont touchés par l’arthrose, ce qui représente 17% de la population. Il s’agit de la première cause d’incapacité fonctionnelle pour les personnes de plus de 40 ans.